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• AFP | 21.05.02 | 19h26
Bush en Europe pour consacrer l'ancrage de la Russie à l'Ouest
Le président George W. Bush entame mercredi une deuxième tournée en Europe, pour renforcer la coalition antiterroriste et asseoir une nouvelle ère de coopération avec la Russie qui sera symbolisée par un traité sur une réduction drastique des arsenaux nucléaires des deux pays. M. Bush se rendra en Allemagne, Russie et France au cours de cette tournée qui s'achèvera par un sommet Russie-OTAN à Rome confirmant l'ancrage de la Russie avec l'Occident. En arrivant jeudi soir à Moscou, M. Bush retrouvera pour la cinquième fois en moins d'un an le président Vladimir Poutine avec lequel il signera le lendemain une série d'accords dont un traité de trois pages qui réduira des deux-tiers les forces nucléaires offensives des deux pays au cours des douze prochaines années. Les responsables américains ont salué le caractère "historique" de ce traité et souligné que la visite de M. Bush, qui découvrira aussi St-Petersbourg en compagnie de M. Poutine samedi et dimanche, permettrait d'oublier définitivement la guerre froide et d'ouvrir une "nouvelle ère de coopération" avec la Russie. Les deux présidents devraient signer plusieurs documents politiques pour sceller ces nouvelles relations, dont l'un sur la guerre contre le terrorisme, a indiqué la Maison Blanche. M. Bush entend insister sur ses préoccupations devant "les risques que font courir au monde" les exportations de technologies sensibles russes vers l'Iran, a indiqué sa conseillère pour la sécurité nationale Condoleezza Rice. "C'est un sujet difficile, nos positions ne sont pas identiques", a-t-elle dit. M. Bush discutera également de l'Irak. Mais Mme Rice a tenu à noter qu'il n'avait pris aucune décision sur une éventuelle offensive militaire et voulait consulter M. Poutine sur les moyens d'empêcher l'Irak de se doter d'armes de destruction massive. Cette tournée permettra à M. Bush d'oublier, le temps d'une semaine, la polémique qui s'est développée à Washington depuis plusieurs jours sur les disfonctionnements des services de sécurité américains dans la lutte antiterroriste avant les attentats du 11 septembre. Mais en arrivant mercredi soir à Berlin, sa première étape où il sera reçu par le chancelier Gerhard Schroeder, M. Bush découvrira à quel point il reste un président américain contesté par la gauche européenne. Plusieurs milliers de personnes convergeaient mardi après-midi dans le centre de Berlin pour protester contre sa présence mercredi et jeudi dans la capitale allemande dont le centre historique, où résidera M. Bush, a été transformé en place forte par les autorités afin d'éviter débordements et violences. Mme Rice a minimisé les manifestations attendues. "Je n'ai pas d'inquiétudes sur les risques de dérive entre les Etats-Unis et l'Europe", a-t-elle déclaré à la presse en soulignant qu'Américains et Européens restaient des "alliés solides unis par des valeurs communes". Elle a précisé que les entretiens Bush-Schroeder mercredi soir et jeudi matin seraient centrés sur la coopération dans la guerre contre le terrorisme, les relations entre l'OTAN et la Russie ainsi que les questions bilatérales, des sujets qui figureront aussi en bonne place lors des entretiens de M. Bush avec le président français Jacques Chirac, dimanche soir à Paris. Mme Rice a minimisé les vives tensions commerciales actuelles entre Washington et l'Europe, sur l'acier et l'agriculture, qui surgiront aussi lors de l'étape de M. Bush à Paris, en affirmant qu'elles ne représentaient qu'une "petite partie" des échanges commerciaux entre les deux grands blocs commerciaux. M. Bush profitera de sa visite en France pour effectuer le 27 mai un pèlerinage sur les plages du débarquement allié en Normandie, avant de se rendre dans la soirée à Rome pour le sommet Russie-OTAN. Le président américain sera aussi reçu le même jour en audience par le pape avant de regagner Washington.
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