The French 911 (sort of):
Terrorisme, lutte armée et chabadabada
La seule expérience de lutte armée du mouvement nationaliste français est créée début 1961 à Madrid par Lagaillarde. Il s'agit de l'Organisation Armée Secrète, dans le contexte de la lutte de libération nationale algérienne.
Les débuts, assez confidentiels, ne rassemblent que les sympathisants de la ligne Lagaillarde, à savoir les adeptes de l'attentat au plastic. Mais à partir de mai, les contacts avec le Front nationaliste [4] aboutissent à la création des Commandos Z qui, avec un millier de militants, deviennent le véritable bras armé de l'OAS, auxquels s'ajoutent les noyaux armés du lieutenant Degueldre. Les groupes seront unifiés sous la houlette de Jean-Jacques Susini et du Colonel Godard, assisté de Degueldre. Malgré sa force, le Front nationaliste ne sera pas représenté dans les structures centrales de l'OAS. On y trouve comme responsables, outre les fondateurs, les colonels Godard et Gardes et une brochette de militants : Sidos, Susini, Leroy, Ortiz, Perez ainsi que le Général Salan. L'OAS sera à tout point de vue une aventure, où les exclusives et les règlements de compte seront constants, avant comme après la fin de ses activités. Les luttes personnelles entre Susini, Ortiz et Lagaillarde firent beaucoup de dégâts et sont assez représentatives des tares des organisations nationalistes.
L'une des clés de compréhension de ces luttes internes est l'argent qui avait une énorme importance pour cette organisation agissant sous la forme de réseaux clandestins. Une vive polémique opposera ainsi Susini à d'autres dirigeants au sujet de fonds envoyés à des contacts parisiens, dont Sidos. Il se confirmera qu'il s'agissait bien de détournements de fonds de l'OAS. Ces histoires de caisse feront des morts dès la libération d'anciens « caissiers » de l'OAS qui disposaient d'un important trésor de guerre.
En Algérie, les commandos comprenaient des militaires, des paras, des légionnaires, des GMS, des Harkis et même des Israéliens issus des réseaux sionistes du Mossad. Mais les perspectives d'engagement de la part de l'armée étaient nulles, les militaires « amis » ne voulant guère bouger.
Alors que le Général Salan crée en mars 1962 le Conseil national de la Résistance en Algérie, tout est fini avec les fameux « Accords d'Évian », cela malgré les affrontements armés à Bab El Oued, où le général Jouhaud (responsable de l'Oranie) sera arrêté, et malgré la tuerie de la rue d'Isly le 26 mars. Degueldre sera capturé en avril. G. Bidault annonce alors la création du Conseil national de la Résistance en Métropole. Susini mènera même des négociations avec le FLN qui fera quelques vagues promesses pour sauver les infrastructures économiques que l'OAS sabotait systématiquement. Tout échouera, comme les éternels rêves de soulèvement de l'armée, et les commandos OAS rentreront clandestinement en métropole avec pour objectif principal l'assassinat du général De Gaulle. En France, l'OAS-Métro regroupe un certain nombre de petits groupes. Dans le Sud par exemple, c'est Résurrection-Patrie, animé par un ancien député poujadiste, Marcel Bouyer. Ce réseau sera démantelé peu après sa création. D'autres tendances existent, telle celle issue de l'OAS-Mission III, avec les troupes de Jeune Nation, et qui prendra en 1962 le nom d'Armée nationale secrète. Ultra, l'ANS préparera l'attentat contre De Gaulle. Le reste de l'OAS va s'organiser autour de Michel Sergent et de militaires comme Curutchet.
Des centaines d'attentats, provoquant des morts et de très nombreux blessés graves, seront revendiqués par l'OAS, qui de ce fait s'isolera de l'immense majorité de la population. C'est d'ailleurs ce type d'action qui permet de qualifier l'OAS d'organisation terroriste, au même titre que d'autres organisations nationalistes comme l'ETA, en opposition très claire avec les actions de lutte armée des organisations d'extrême gauche, RAF ou Action Directe, qui ne visèrent que des responsables économiques, politiques ou militaires. Le programme politique de l'OAS ne laissait aucun doute sur le caractère néo-fasciste de la formation, qui voulait « un gouvernement de salut public avec les responsables du mouvement nationaliste français et leurs correspondants dans l'armée ». Le programme du 12 octobre 1961 précisait en outre que « le Parlement, qui ne peut prétendre à une quelconque représentation, sinon celle de la lâcheté, sera dissout (...) comme tous les partis, toutes les associations et organisations directement ou indirectement rattachés au communisme ». Les jeunes et les syndicats devaient être regroupés dans un mouvement unique, et les immigrés expulsés. Les thèses racistes sont omniprésentes dans tous les textes théoriques du mouvement à la croix celtique.
L'attentat organisé au Petit-Clamart par des membres de Jeune Nation se soldera par un échec, du fait du manque de cohésion dans la structure clandestine du groupe. Les dirigeants de l'Organisation seront incarcérés ou contraints à un long exil, le colonel Bastien-Thiry, impliqué dans la tentative d'assassinat du Général, étant exécuté. Fin 1962, il ne subsistera que la FEN en milieu étudiant. C'en sera terminé pour une aventure de conquête du pouvoir par les armes, menée par plusieurs milliers de militants et de sympathisants. Mais on a continué à retrouver ses militants impliqués dans de multiples coups tordus de l'extrême droite : implication de Susini dans des braquages devant permettre de financer une organisation anticommuniste en 1967, création de l'agence barbouzarde franco-portugaise Aginter-Press, attentats anti-immigrés arabes des années 1970? Notons que les terres d'asile pour les fuyards de l'OAS seront l'Amérique Latine, mais aussi l'Italie où nombre d'activistes seront hébergés par les membres d'Ordine nuovo ; ce fait est important pour une meilleure compréhension des liens amicaux persistant entre « terroristes bruns » italiens et français. Serge de Beketch, vieux routard de l'extrême droite française fut ainsi photographié en 1985 en train de déjeuner à Paris avec la crème du terrorisme fasciste italien : Filipo Artelli et Roberto Palladino. [...]
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