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Politics : Israel to U.S. : Now Deal with Syria and Iran -- Ignore unavailable to you. Want to Upgrade?


To: Yaacov who wrote (6570)1/8/2005 5:17:09 AM
From: GUSTAVE JAEGER  Respond to of 22250
 
Depuis le déclenchement de la seconde Intifada, la société israélienne est entrée dans une crise de désespoir. La puissance militaire d'Israël ne semble guère apporter la paix et la sécurité aux Israéliens. Tant des rabbins que des généraux commentent l'inefficacité du recours à la force contre les Palestiniens. L'usage que ces derniers font d'assassinats suicides est alors associé à un verset du Deutéronome : « L'Amoréen, qui occupe cette montagne, marcha à votre rencontre ; et ils vous poursuivirent comme font les abeilles, et ils vous taillèrent en pièces dans Séir, jusqu'à Horma (Deutéronome 1, 44) ». Le commentaire de Rachi précise : « Juste comme cette abeille qui pique l'humain meurt tout de suite, ainsi les Amoréens qui vous touchent meurent immédiatement ». Le rabbin Isaac Zeev Ha-Levi Velvel Soloveitchik (1886-1959), innovateur en études talmudiques et témoin direct de la bravoure militaire des Israéliens, ajoute son propre commentaire à celui de Rachi et souligne la futilité de faire la guerre aux Arabes : Ils pensent qu'en tuant les Arabes ils [les sionistes] leur font peur [...] Mais ils n'arrêteront pas d'attaquer les juifs jusqu'au bout. Les Arabes nous attaquent parce qu'ils sont envoyés par le Ciel. [...] Les Arabes le font non pas parce qu'ils n'ont pas peur de Tsahal mais parce que quelqu'un les envoie d'en haut. « Jusqu'au bout (Cette expression en hébreu : adhorma se traduit comme dans le verset « jusqu'à Horma » ou bien «jusqu'au bout», «jusqu'à l'extermination complète».) » signifie qu'un million d'Arabes seront prêts à se sacrifier juste pour tuer un juif (Cité dans Yosef Liss, Yosef Daat, Bnei-Brak, (sans éditeur), 1999, partie 2, p. 230.)

Ainsi le verset qui se rapporte aux malheurs qui devaient arriver aux enfants d'Israël au cas où ils insistent dans leur refus d'obéir à la volonté divine se transforme, dans le commentaire prophétique du Brisker Rov, en une allusion aux jeunes Palestiniens qui sacrifient leurs propres vies afin de tuer des Israéliens. Dans un style différent, Moshé Sober, rabbin mizrahi qui a depuis pris ses distances à l'égard du sionisme, commente en 1990:

Les Palestiniens souffriront sûrement plus que les Israéliens. C'est le cours habituel des insurrections. Mais chaque Palestinien mort servira seulement à renforcer leur organisation tandis que chaque Israélien mort affaiblirait notre structure. C'est une bataille que l'on ne peut gagner (Moshé Sober, op. cit., p. 91.).

Le Rébbé de Satmar Yoel Teitelbaum aurait souvent prié pour la disparition de l'État d'Israël sans qu'aucun juif n'en souffre. Il ne proposait aucune solution politique mais considérait l'État comme une menace grave pour les juifs. Comme beaucoup de critiques du sionisme, il refusait d'esquisser des scénarios en se référant à sa foi en Dieu qui, lui, serait capable d'accomplir cet acte. Plusieurs de ses disciples pointent du doigt l'effondrement pacifique de l'Union soviétique — nonobstant son arsenal nucléaire et ses puissantes forces conventionnelles - comme un exemple de la faisabilité d'une telle transformation miraculeuse. À l'instar de Teitelbaum, plusieurs rabbins restent sceptiques quant à l'utilité des victoires spectaculaires de l'armée israélienne pour assurer la sécurité des juifs. Ce sens de la futilité se répand bien au-delà des cercles rabbiniques. (...)

...le pronostic d'Amram Blau paraît plutôt précis. Lui, qui n'aurait jamais ouvert un livre de science politique, se base sur une lecture judaïque de la situation et une sensibilité morale qui voit le recours à la force comme un piège et un danger pour les juifs. Sa veuve ajoute avec approbation, une décennie après la Guerre de six jours, qu'à la veille de l'attaque de Tsahal, le général De Gaulle aurait averti : « Israël, après un succès militaire éclatant, sera prisonnier de sa victoire (Ruth Blau, op. cit.p.234) » La prévision de la futilité, voire du péril, du recours à la force est donc partagée par des observateurs assez divers : un universitaire orthodoxe, un rabbin hassidique et un militaire français. Cette rencontre des esprits, souligne Ruth Blau, montre que la situation était parfaitement prévisible et que seulement l'orgueil et l'arrogance des sionistes leur auraient occulté la vue... (Au nom de la Torah. Une histoire de l'opposition juive au sionisme. Extraits).

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