Re: For an entire week the police, the authorities and most of the media have tried to downplay the fact that the killers are Muslim youths. Prime Minister Guy Verhofstadt and Cardinal Godfried Danneels addressed the indignation, but gave it a spin of their own. How was it possible for such an atrocity to take place in a crowd with no-one interfering, they asked. Both Verhofstadt and Danneels said that Joe was a victim of “indifference in Belgian society.” “Where were you last Wednesday at 4 pm?!” the Cardinal asked the congregation in Brussels Cathedral during his Easter sermon on Sunday.
And where were you on June 13th, 1999 when another innocent Belgian teenager, Nicolas Vander Stukken, was shotgunned at close range by Pierre Riga, a wealthy stockbroker? Nicolas had just turned 18 a few weeks before and was to vote for the first time(*)... He planned to open a flower shop with his girlfriend, Vanessa C.(**) Nicolas' "crime" was trespassing with his friends on a private wood that belonged to Mr Riga.
Now, I ask, which murder is worse --the stabbing of the 17-year-old Joe Van Holsbeeck by two immigrant thugs, for the futile purpose of stealing his MP3-player, or the shotgunning of the 18-year-old Nicolas Vander Stukken for the senseless reason that he trespassed on a private, uninhabited wood? If you ask me, I find the latter much more outrageous because the killer didn't shoot skyward --as a skilled hunter, Mr Riga aimed at Nicolas' head.... Whereas the young murderer of Joe and his idle accomplice (CCTV footage shows two men in their twenties) probably didn't want to kill. If caught, they'll be more entitled than Mr Riga to plead guilty to coups et blessures --aggravated assault.
Oddly enough, the gratuitous murder of Nicolas Vander Stukken didn't rouse the same indignation and public outrage as that of Joe Van Holsbeeck --how come? I guess the famous French pamphleteer Jean de La Fontaine would offer a ready moral....(***)
Entretien avec les parents de Nicolas (18 ans)
«Riga a abattu notre fils de rage»
Le 13 juin, Nicolas, 18 ans, est abattu d'une balle dans la tête à Rixensart. L'assassin, Pierre Riga, homme d'affaire de Wavre, est seulement inculpé pour coups et blessures volontaires sans intention de donner la mort. Et relâché le jour même de l'enterrement de Nicolas! Nous avons rencontré les parents de ce dernier, Martine et Christian Vander Stukken.
Benjamin Pestieau et Céline Lorand
Que s'est-il passé exactement le 13 juin?
Martine Vander Stukken (infirmière en chef au centre de santé d'Ixelles). A 15h, Nicolas est parti avec ses amis, Derek, Nicolas D. et Thibaut, dans le bois de Tombeek. Ils avaient découvert un lieu paradisiaque pour discuter et rire tranquillement. Mais à 18h, un gendarme est arrivé chez nous d'un air catastrophé: «On a trouvé Nicolas dans une propriété privée, il y a eu des dégradations, il a eu une balle dans la tête et est dans un état critique. Il a été emmené d'urgence à l'hôpital St-Luc.»
Christian Vander Stukken (comptable au CPAS d'Ixelles). Là des infirmières nous ont dit qu'il avait eu une décharge de chevrotine dans la tête. Assez vite, on a dû constater qu'il était impossible de l'opérer car quatre plombs s'étaient logés dans le cerveau. Sur les radios, c'est comme s'il y avait eu une explosion dans sa tête. Ses amis sont arrivés peu de temps après et ont raconté ce qu'il s'était passé.
Martine. Arrivés à la lisière du bois, ils déposent leurs 'boosters' et continuent à pied sans rencontrer la moindre indication de propriété privée, sans franchir de clôture, pour se rendre au bord d'un étang. Ils y discutent, les pieds dans une barque, quand Riga arrive, son arme pointée vers eux. Il crie comme un enragé et les fait remonter vers le chemin principal, deux par deux, en les menaçant: «Je tire sur le premier qui bouge». Lorsqu'ils sont à 25 mètres de leurs boosters, Nicolas terrorisé passe devant Derek et saute au-dessus d'un ruisseau pour atteindre les mobylettes. Riga lui tire une balle dans la tête. Derek se précipite sur lui. Riga recharge son arme et menace les autres: «Le premier qui s'approche subira le même sort.»
Derek crie: «Il est blessé à la tête et crache du sang». Riga prend peur, il retourne vers sa Range Rover - où se trouvent sa femme et ses trois enfants - sans se soucier de Nicolas. Derek appelle les secours avec son GSM mais ne sachant pas situer exactement l'endroit, va dire à Riga: «Maintenant, vous allez expliquer à l'ambulance comment on arrive ici.» Riga envoie l'ambulance jusqu'à une friterie au bord du bois, à plusieurs kilomètres du drame, car, dit-il, «c'est trop difficile d'expliquer à l'ambulance comment arriver.» Pendant ce temps, Thibault et Nicolas D. transportent Nicolas vers la voiture. Il est toujours conscient mais ne tient pas debout et ne cesse de cracher du sang. Arrivé à la voiture, Nicolas D. veut allonger Nicolas sur la banquette. La femme de Riga s'écrie qu'il va salir le tissu de la voiture, qu'il faut le mettre dans le coffre. On ne réserve pas un meilleur sort au gibier!
Ses amis dégagent le coffre, toujours sans aide des Riga. Thibault s'installe avec Nicolas dans le coffre en l'épongeant et en lui demandant de cracher le sang car il a du mal à respirer. Arrivé à la friterie, juste avant de tomber dans le coma, Nicolas dit à ses amis: «J'ai vraiment très mal, essayez de vous casser maintenant.» Vingt minutes plus tard, l'ambulance arrive, accompagnée de gendarmes. Ceux-ci diront plus tard devant les parents des amis de Nicolas: «Nous devons être prudents car Riga pèse lourd dans la région.»
Nous n'avons vu Nicolas qu'à 23h. Il était dans le coma mais nous n'avons pas arrêté de lui parler. Il avait de temps à autres des gestes réflexes qui nous encouragaient. Mais les infirmières ne voulaient pas nous donner de faux espoirs. A 2h30 du matin, on nous a demandé de quitter l'hôpital. Le lendemain, nous avons pu le voir mais il ne vivait plus que cliniquement.
Quelle a été la réaction de la presse?
Christian. Dans un premier temps, nous avons eu affaire à la presse des faits divers, qui ne se base que sur les déclarations du parquet. Les jeunes étaient traités de voyous ayant dégradé le chalet au bord de l'étang. La Dernière Heure a même publié la photo d'un autre chalet, flambant neuf, alors que le chalet en question est abandonné depuis des années. Quelques semaines après, le même journal a publié la photo du vrai chalet et une interview de l'ancien propriétaire déclarant qu'il était déjà à l'abandon à son époque. Petit à petit, la presse a relaté les faits de manière plus objective.
On a parlé de liens unissant Riga et le juge d'instruction Lobet
Martine. Très vite, on nous a averti que le juge Lobet et Riga étaient des amis intimes, qu'ils avaient chassé ensemble en Tchécoslovaquie. Nous l'avons signalé de suite à notre avocat. On a essayé d'obtenir des témoignages écrits, sans succès jusqu'ici. Ensuite, on nous a dit que c'était toute une classe de notables de Wavre qui se connaissaient bien. Mais nous n'en avons aucune preuve matérielle, c'est pour ça que nous demandons à toute personne qui en aurait de nous contacter. Nous avons également rencontré un garde champêtre qui s'est fait menacer par Riga, il y a quelques années. Mais il ne veut pas «se frotter à cette famille.»
Comment avez-vous été reçus par la justice?
Christian. Le juge d'instruction nous a dit qu'il présenterait son dossier de manière neutre à la chambre du conseil et que c'est elle qui déciderait. Mais il était froid et très cassant. Il cherchait toujours à atténuer le geste de Riga: «Riga a sans doute eu un réflexe de chasseur, cette famille a connu beaucoup de problèmes de dégradation, il faut comprendre.» Lorsqu'on lui a dit que cinq plombs dans le cerveau ce n'est pas accidentel, il a répondu sèchement: «Non, il n'en a eu que quatre.»
Nous lui avons demandé pourquoi la chambre du conseil avait relâché Riga. Il a répondu que c'était sans doute parce qu'il avait été très collaborant durant l'instruction. On sent aussi que le témoignage des jeunes ne pèse pas lourd à côté de celui de Riga. Derek certifie que Riga a rechargé son arme après avoir touché Nicolas; Riga prétend qu'il a enlevé la deuxième balle. La justice croit plutôt ce dernier. Le juge nous a répété que le coup était parti tout seul mais c'est impossible car, comme chasseur, il doit savoir ce qu'il fait. Je suis sûr qu'au moment où Nicolas s'est enfuit, il s'est dit: «Toi, tu ne t'en iras pas» et l'a abattu de rage.
On ne veut pas que ce qui est arrivé soit banalisé. Actuellement, il y a une folie de la propriété privée. Riga a un mépris pour ces jeunes. Ils ne font pas partie de son monde. Contrairement à ce qu'il met dans sa déposition, ils n'ont pas des têtes de voyous. Et quand bien même. Rien n'évolue dans l'enquête: on essaie toujours de faire avouer aux jeunes des actes qu'ils n'ont pas commis. Mais aucune menace envers Riga Martine. Nous avons décidé de nous constituer partie civile: contre Riga pour assassinat, contre sa femme pour non-assistance à personne en danger. C'est ce jour là que nous avons appris que le Juge Lobet ne comptait inculper Riga que pour «coups et blessures volontaires sans intention de donner la mort.» Ce qui lui évite les assises et fait qu'il prendra maximum 5 ans.
Vous avez aussi lancé un comité de soutien
Christian. Oui, c'était très important pour le soutien psychologique et judiciaire car c'est très dur d'affronter la Justice tout seul. Nous voulons nous battre mais on ne nous rendra jamais notre fils. Même si on a un sentiment de vide, le comité nous apporte un soutien, il a permis que certains médias dénoncent l'affaire. Nous avons lancé une pétition qui a déjà été signée par plus de 10.000 personnes. Nous avons aussi quelques petites consolations comme le fait que le corps de Nicolas a permis de sauver cinq vies par le don de ses organes, dont celle d'une jeune petite fille.
Martine. Le plus important pour nous, hormis la récolte de signatures pour la pétition jusqu'au mois d'octobre et la lutte pour que la justice soit bien rendue pour Nicolas et pour tous les jeunes traumatisés par cette affaire.
ptb.be ptb.be
(*) lalibre.be (**) ptb.be
(***) The Animals Stricken with The Plague lafontaine.net |