To: one_less who wrote (42435 ) 4/15/1999 2:03:00 PM From: JBL Respond to of 67261
| Sommaire Les versions contradictoires du bombardement Jeudi 15 Avril 1999 - 19h26 heure de Paris BRUXELLES, 15 avr (AFP) - Le bombardement par l'aviation de l'OTAN mercredi d'un ou de plusieurs convois de réfugiés au Kosovo suscite des versions contradictoires de la part des journalistes sur place, du pilote "responsable de l'incident", de l'état-major de l'OTAN et de Belgrade: LES JOURNALISTES SUR PLACE : Les journalistes de l'AFP sur place estiment que deux convois ont été touchés : - A Meha, à environ 2,5 km de Djakovica en direction de Junik, près de la frontière albanaise, un convoi a été bombardé mercredi peu après 13H00 (11H00 GMT). Informé par la radio de Djakovica, le Centre d'information serbe de Pristina a aussitôt conduit sur les lieux quelques journalistes, dont celui de l'AFP. En présence d'un juge d'instruction, Milovan Momcilovic, l'AFP a compté 20 morts et quatre blessés. - Le deuxième convoi touché se trouvait près de Bistrazin, à 12 km au sud de Djakovica, sur la route de Prizren. A cet endroit, il y a un pont (le Terzinski most) sur la rivière Eranik: c'est là que se trouvait le convoi, peu avant 14H00 (12H00 GMT), selon de nombreux témoins. Jeudi après-midi, un journaliste de l'AFP a vu 13 cadavres. Les corps de trois fillettes, d'une femme et d'un homme reposaient sur des couvertures. Un peu plus loin, six corps étaient carbonisés. A 20 mètres de là, gisaient une tête et un bras. Le journaliste de l'AFP a pu se rendre librement jeudi sur les lieux, avec deux équipes de télévision grecques et un confrère du quotidien américain Los Angeles Times. LE PILOTE : Le pilote de l'avion responsable de "l'incident" dit, dans une bande-son diffusée jeudi pendant le point de presse de l'OTAN, avoir repéré des villages en feu alors qu'il se trouvait à environ 5.000 mètres d'altitude dans un F-16. "J'ai repéré ce qui me semblait être un convoi, je me suis déplacé vers le nord et j'ai trouvé une série de villages incendiés", affirme-t-il. Il dit avoir ensuite repéré un autre "convoi de 3 véhicules qui ressemblaient à des blindés de transport de troupes. Je suis convaincu qu'ils étaient sur le point de mettre le feu à une maison. J'ai largué une bombe à guidage laser sur ce convoi, puis j'ai quitté la zone par manque de carburant". BELGRADE : Selon le ministère yougoslave des Affaires étrangères, 75 personnes ont été tuées et 26 grièvement blessées par "des bombardements de l'OTAN sur deux colonnes de réfugiés", mercredi dans l'ouest du Kosovo. Le président serbe Milan Milutinovic a dénoncé ce qu'il a qualifié d'acte "délibéré de l'OTAN". "Bombarder quatre fois des colonnes de réfugiés ne peut être expliqué par une erreur. Cela a été fait délibérément", a-t-il déclaré, selon l'agence Tanjug. Ces réfugiés étaient en majorité des Albanais, mais il y avait parmi eux des Turcs et des membres d'autres communautés ethniques. Escortés par la police, ils regagnaient leurs foyers, après avoir fui des combats dans la région, selon le porte-parole du ministère yougoslave des Affaires étrangères, Nebojsa Vujovic. Il a précisé que les deux convois comptaient au total une centaine de véhicules. L'OTAN : L'Etat-major des forces de l'OTAN, le SHAPE, déclare dans un communiqué : "D'après son enquête préliminaire, l'OTAN confirme qu'il semble que l'un de ses avions ait lâché par erreur une bombe sur un véhicule civil dans un convoi hier". "Des véhicules de la police ou de l'armée serbe auraient pu se trouver dans ou autour du convoi. L'OTAN n'a pas les moyens de connaître le nombre de victimes causé par l'incident. Nous ne pouvons pas confirmer les chiffres donnés par des sources serbes".