To: jpthoma1 who wrote (2230 ) 11/1/2001 7:14:52 AM From: jamesien Read Replies (2) | Respond to of 39206 Qu'il s'agisse d'une kimberlite ou d'une lamproïte, on a un phénomène qui est explosif en surface. "Le magma s’injecte dans les zones de la croûte les plus fragiles sous grande pression, car il est très riche en volatils (CO2 & H2O). La progression est rapide, on avance la vitesse de 100 km/h, et même violente en raison des gaz qui deviennent explosifs près de la surface. La montée tourmentée fait que beaucoup de particules et de blocs de l’encaissant sont disloqués et suivent le magma vers la surface, résultant en une brèche. Le résultat en surface peut-être un maar, soit un cratère de type volcanique résultant d’une explosion et dont les bords sont constitués de tuf. Dans ce cas, le magma a atteint la surface par un conduit en forme de cheminée prenant source à environs 200 km de profondeur. On appelle couramment ce conduit une pipe (de l’anglais pipe, soit un tuyau). La pipe se défini en parties selon la profondeur. La forme générale rappelle celui d’une carotte dans son jardin. Sous le cratère, la pipe est très brèchique et se nomme la diatrème. Le diamètre est normalement inférieur à un kilomètre." À propos de la lamproïte: "L’importance des lamproïtes comme source de diamant n’est connue que depuis la découverte du gisement d’Argyle (une lamproïte à olivine exploitée pas Ashton Mining) en Australie. Argyle constitue la seule mine de diamant au monde dans une lamproïte, contre une quarantaine dans les kimberlites. Cet exemple, bien que marginal par rapport à l’ensemble des gisements de diamant du monde entier, a toute son importance considérant que 30% de la production mondiale (en terme de carats) vient de cette mine. Les diamants y sont de qualité ordinaire cependant, et cette production représente seulement 6% des revenus des mines de diamant au niveau mondial. De plus, des roches associées aux lamproïtes sont actuellement prospectées dans le secteur de Wawa en Ontario avec un certain succès. Le terme lamproïte correspond à plusieurs types particuliers de roches, selon la présence ou l’absence de certains des minéraux constitutifs. Généralement, c’est une roche basique ignée ultrapotassique et magnésienne (moins que la kimberlite) ayant un rapport K2O/Na2O typiquement supérieur à 5, et elle est riche en volatile (H2O). La forme de l’intrusion est moins claire que celle de la kimberlite (pour la lamproïte il s’agit d’une diatrème très ouverte donnant à l’ensemble la forme d’une coupe à champagne) et son étendue en surface est moins grande (jusqu’à 124 hectares, contre 216 pour les kimberlites). Les isotopes de Sr, Pb et Nd peuvent servir à arriver aux mêmes conclusions pour la profondeur de la source magmatique que dans le cas de la kimberlite. Elle est composée de leucite, de verre, de feldspath potassique, de wadeite (K2Si4O9), de priderite ((K,Ba)(Ti,Fe3+)8O16) de barite à Sr et de richterite potassique, tous des minéraux que l’on ne retrouve pas dans la kimberlite. Elle contient aussi des minéraux qui eux se retrouvent aussi dans la kimberlite, soit la phlogopite, le clinopyroxène, l’olivine (Fo94-87), la perovskite, l’apatite, les spinelles enrichis en Cr (comprenant également la titanomagnétite) ainsi que le zircon. Tous ces minéraux ne sont pas requis pour faire une lamproïte. De plus, les xénolithes peuvent être ou ne pas être présents. On doit aussi considérer les phases accessoires du rutile à Nb et de la tourmaline comme importantes en regard du but de ce travail. La plupart de ces minéraux sont restreints à la matrice, les gros cristaux étant la phlogopite et la richterite seulement, cette dernière confinée à la zone profonde. Ceci nous amène à dire que la méthode des minéraux indicateurs est problématique pour identifier les gîtes diamantifères dans les lamproïtes. Ces minéraux y sont plus rares. L’exemple pour Argyle est que les clinopyroxènes et les grenats mantelliques sont aussi abondants que les diamant eux-mêmes, sans plus. Finalement, on considère pour les lamproïtes que le diamant peut avoir un magma source de type éclogitique autant que péridotitique. L’association lamproïte-diamant étant cependant toute récente pour les géologues, le tout est beaucoup plus sujet à théorie que pour les kimberlites." Enfin, une coupe de la lamproïte d'Argyle indique des tufs et des lahars surmontant la roche intrusive, autre interpretation effusive d'une partie du phénomène... Jamésien